Page:Merlant - Bibliographie des œuvres de Senancour, 1905.djvu/58

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Page 388. Note manuscrite : « Dans la savante Europe, 1 ignorance a encore ses prodiges suscités par l’esprit de secte. En mai 1827, un journal assurait qu’il fut un temps ou 1 Asie était chrétienne. Le 10 octobre 1826, une autre leuille plus accréditée avait dit : « Excepté un petit nombre d idolâtres qui restent encore comme pour nous rappeler les anciennes extravagances du genre humain sans révélation, que nous offrira la terre ? Ce que nous y trouverons d hommes seront ou Juifs, ou chrétiens, ou mahométans. « Page 400. Addition manuscrite : « Les principaux faits historiques ne sont pas favorables à ceux qui prétendent que l’islamisme est plus contraire que le Christian, au developpement de l’intelligence… »

Avant la conclusion, Sénancour a écrit la page suivante : Avec les passions « toutes ces réformes, au lieu de retrancher le mal, ne feraient alors que le diversifier. L’islamisme n a été lui-même qu’une sorte de réforme des lois du Sinaï et d Antioche. Toute religion nouvelle est plutôt un schisme. uautres réformateurs, suscités par leur ambition ou par 1 exaltation de leur tête affaiblie, prétendront d’âge en âge recevoir une mission expresse pour enseigner dogmatiquement la vérité, c’est-à-dire pour la profaner, pour la travestir en leçons dévotes, pour divulguer le mystère impénétrable. Longtemps il fallut qu’un imposteur ou un fanatique^ opérât des prodiges. Mohammed, qui vint plus tard, osa s en dispenser. De nos jours on se met plus à son aise encore ; on n’a pas besoin de montrer qu’on a été choisi par le ciel, il suffit de dire : le ciel m’a choisi. Mais vingt lignes au Coran, quel qu’en soit le désordre, sont au moins plus imposantes et même plus religieuses que Vinterminable et prosaïque verbiage du visionnaire suédois. »

La conclusion de 1827 était conservée à peu près intacte I^Vf Quelques corrections de détail. Sénancour y développé 1 idée qui reparaît constamment dans ses dernières œuvres, et qui y tiendra d’autant plus de place qu’il les aura plus remaniées : il faut distinguer deux théosophies, comme on distingue l’astronomie de l’alchimie (sic, on attendrait « de astrologie » ). Les lois de Dieu se manifestent à la raison libre, impartiale, exercée, et non à l’enthousiasme. Sénancour croit à une conciliation générale prochaine : « La plupart des partisans de l’Eglise romaine modifient sa doctrine ou la négligent, tout en protestant de leur docilité. » Il espère