Page:Merlant - Bibliographie des œuvres de Senancour, 1905.djvu/78

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Revue Encyclopédique. Article d’Hippolyte Fortoul W.

Journal des Débals (19 Août et 22 Août). Deux articles sur Obermann.

Le Temps (21 Juin). Article de Nodier sur les Rêveries et Obermann.

Revue Européenne (Septembre). Article signé H. G. sur Obermann. Très malveillant : « Nous qui avons connu bien des âmes tristes et souffrantes en ce siècle, qui en avons été et qui en sommes… en vérité nous nous demandons comment des paroles telles que celles qu’on vient de lire (de Sainte-Beuve) ont pu être prononcées par un écrivain sans contredit intelligent, à propos d’Obermann. Nous nous demandons comment ce tissu de phrases harmonieuses et froides, ces efforts d’esprit et d’imagination à travers lesquels ne perce pas une pensée élevée, comment cette prose sans cœur, sans âme, a pu frapper des esprits distingués. » L’auteur oppose Sénancour à René, Werther, Child Harold, qui ont souffert dans leur cœur. Il demande grâce pour sa génération : qu’on ne dise pas qu’Obermflnn en est le type (selon le mot de Sainte-Beuve et de G. Sand). Il dit qu’elle attend « la réalisation sociale » de sa foi. Article très empreint de christianisme. Obermann n’est pour lui « qu’une voix douce et monotone, qui ne choque jamais, qui a des tons justes et doux et qui jouit d’une assez grande flexibilité » ; mais pourquoi ne sait-il pas la raison « de cette stupeur morale et intellectuelle. » Finalement il le renvoie à l’Evangile. (Note analogue chez Vinet qui appellera Sénancour un homme d’esprit) <2>.

La France littéraire (Juin), p. 361-395. Article de C. Famin sur Obermann et M. de Sénancour. Il le compare à Byron : « Il ne manque à Obermann que les mêmes souffrances dans la vie matérielle pour s’élever à ce genre de sublimité que le désespoir inspire ». Cite son apologie du suicide ; insiste sur le caractère âpre, cruel de son ironie. L’attaque sur son anti-christianisme. Il le met comme peintre audessus de B. de Saint-Pierre et le rapproche de Fenimore Cooper. Aucune analogie avec René ni Corinne, mais beaucoup avec Rousseau. L’auteur recommande les autres œuvres de Sénancour, et le désigne au choix de l’Académie des Sciences morales (3>.

(1) Dans cette même revue, en 1831, P. Leroux (Discours aux artistes) nomme Sénancour auprès de Gœthe, de Chateaubriand, de B. Constant et de Sainte-Beuve.

(2) V. p. 80.

(3) L’Europe littéraire contient encore un article sur Obermann, par J.-A. B., pp. 454-457, 9 août 1833.