Page:Merrill - Les Fastes, 1891.djvu/24

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

VOIX

Par le jardin nocturne où la lune s’endort,
Leurs voix, au son des luths parmi les chrysanthèmes,
Murmurent de vieux airs mi d’amour, mi de mort.


Les doux musiciens remémorent les thèmes
Tant anciens sur lesquels, en les soirs de désir,
Tout le passé dansa sous ces feuillages blêmes.


Un jet d’eau qui charma quelque royal loisir
Pleure, en le clair-obscur des brumeuses allées.
L’heure et l’heure que nul remords ne peut saisir :


Et le vent, susurrant malade en les vallées
De fleurs, remue au cœur des massifs de lilas
Comme un soupir furtif de femmes en allées.