Page:Merrill - Les Fastes, 1891.djvu/71

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

RÉDEMPTION

Vaguant par ces enfers dont le dôme s’exalte
En orbes d’ombre et d’or vers des cieux souterrains,
Tu frôlas de tes pas les dalles de basalte.


Au grêle cliquetis des rubis à tes reins
Tu mimas, très lente, la danse des Sibylles,
Et sous tes doigts tonna l’âme des tambourins.


Des limbes de la nuit rampèrent les reptiles
Que le seigneur Satan dompta, leurs yeux ardents
Dardant vers toi le feu des volontés hostiles.


Ta bouche rouge a bu la bave de leurs dents.
Tes mains ont caressé l’acier de leurs écailles,
Et tes seins ont saigné sous leurs crocs corrodants.