Page:Merrill - Les Gammes, 1887.djvu/56

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Les mille et mille voix du triomphal matin
Lui murmurent l’amour, et le soleil sommeille
En ses cheveux épars sur son col enfantin.

Un jet d’eau dont la gerbe en perles d’or ruisselle
Parmi les boulingrins aux bordures de buis
S’irise de reflets d’ambre et de rubacelle.

La brise heureuse a ri sous l’osier des taillis,
Et les oiseaux issus des massifs de verdure
Se sont, au bleu des airs, grisés de gazouillis.

Mais ni le brouillard rose et rouge des corolles,
Ni l’eau mirant le ciel ensoleillé d’avril,
Ni les rameaux émus de vivantes paroles,

Ne peuvent divertir la douce déraison
De l’Infante qui va vers la haute terrasse
D’où le regard des rois rôde vers l’horizon.