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Page:Merrill - Les Quatre saisons, 1900.djvu/130

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Prie ! Car peut-être y verras-tu sur la paille,
Entre l’âne et le bœuf dont l’haleine fume,
À l’heure bleue où l’aube pâlement s’allume,
Notre Seigneur Jésus-Christ, enfantelet qui bâille,
Ouvrir large, avant que ne viennent de loin le voir
Les rois Gaspard, Balthazar et Melchior,
Ses mains pleines de pardon au péché des vilains
Qui le forceront à porter sa croix au mauvais lieu,
Et ses yeux pleins d’amour à la vertu des saints
Qui l’aideront à bâtir les villes nouvelles de Dieu !

Maintenant toutes les portes sont ouvertes, frère, au Bien.
L’étable est prête pour le Christ des prochaines années,
L’écurie frémit déjà sous le cheval divin,
La grange offre son aire aux moissons de demain,
Le logis, plein de berceaux, attend les nouveau-nés.

Et bientôt, par les portes mélodieuses de ton cœur,
Sortiront une à une pour l’immortalité,
Telles des vierges sages qui ont trop sangloté,
Tes espérances, allant au pré cueillir des fleurs
Pour en orner toutes les portes mélodieuses de ton cœur.