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Page:Merrill - Les Quatre saisons, 1900.djvu/141

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Les heures ont fait trembler le cœur des vieilles horloges,
Et l’eau que nous vîmes choir en écume à l’estacade
Erre peut-être en nuages sur l’automnale forêt.
Hélas ! nous sommes las, ce soir, comme des vieillards,
Et nous ne savons plus que pleurer le passé,
Tant tout ce qu’aimèrent nos âmes au soleil
Est mort.

Voici, sous le lierre, le seuil où aboyait le chien,
Et la fenêtre qu’enjolivait la rose trémière,
Et le jardin constellé de fauves tournesols
Que viennent becqueter maintenant les oiseaux,
Et le vieil escalier de pierre qui monte sous la mousse
À la charmille ombreuse où le cher rossignol
Chantait au crépuscule la peine de trop aimer,
Ô bien-aimée !

D’autres sont venus violer le secret
De la petite maison rouge au bord de l’eau.
Prions pour eux qu’ils aient le calme bonheur
Que nous connûmes,