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Page:Merrill - Les Quatre saisons, 1900.djvu/173

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LE VEILLEUR DES GRAINES

L’Hiver qui ferme les fenêtres sur les visages
Étreint de son silence l’âme frileuse du village
Dont les petites maisons s’assoupissent, portes closes,
Sous la neige qui efface le souvenir des choses.
C’est la nuit. Les hommes sont revenus en chantant
Du cabaret dont la lanterne s’est éteinte toute seule,
Et les femmes ont fini d’endormir leurs enfants
Au son des ritournelles qu’elles apprirent des aïeules.
Tous, au fond des lits, tandis que la neige tombe,
Rêvent, selon leurs ans, de berceaux ou de tombes.