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Page:Merrill - Les Quatre saisons, 1900.djvu/192

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Mais vous nous avez appris, d’innocente sorte,
À vous aimer aussi, comme une petite sœur
À qui l’on vole un baiser avant d’ouvrir une porte.

Jeune fille, vous souvenez-vous de la douceur
De cet air vieillot que vous jouiez le soir,
Avant qu’on éclairât de lampes les sombres heures ?

Ah mon âme revole vers le jardin noir
Où j’écoutais, sous le lierre de la fenêtre, la voix
De la jolie amie que nous voudrions tant revoir !

Amie, votre voix et le jeu de vos doigts
Sur le clavier tremblant, et, ô amie, vos yeux
Qui chantaient à nos cœurs comme votre voix !

Depuis votre absence nous avons perdu les cieux,
Et le vent souffle rudement parmi les houx
De la forêt pleurant sous les nuages pluvieux.