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Page:Merrill - Les Quatre saisons, 1900.djvu/84

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Attendons le pâtre aveugle qui passe
Courbé sur son bâton,
Cheveux épars sur sa nuque lasse,
Et tapant la terre à tâtons.

Seul, il voit clair des humains,
Lui, le passant sans yeux
À qui Dieu donne la main
Pour qu’il marche mieux.

Il connaît comme ses chiens la route
Qui mène au silencieux village
Où voudrait dormir notre doute
Loin du bruit des orages.

Ah ! qu’il vienne vite, l’aveugle
Dont j’entends déjà les pas
Au milieu des vaches qui beuglent
Et des brebis qui bêlent tout bas !