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Page:Merrill - Poèmes, 1887-1897, 1897.djvu/207

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Et si tu méprises ce corps que pourtant d’autres
Ont trouvé trop beau pour ne pas en mourir, daigne,
Oh ! daigne avoir pour moi la pitié des apôtres !

Je suis Madeleine. Voici mon sein qui saigne.
Voici mes lèvres en flamme et mes mains en peine,
Et mes cheveux épars sur tes pieds que je baigne

De larmes. — Tu dis non ? — Alors, ô douleur vaine !
Accorde à cet amour qui plus ne se rebelle,
Pour qu’au moins tu te souviennes de moi, ta haine. »

Ainsi me parlais-tu, femme qui fus trop belle !
Pourquoi, voyant ces mains que mon âme redoute,
Et ces lèvres aux chauds baisers de colombelle.

Et ces seins sous ces cheveux, et ta splendeur toute,
Me suis-je, comme un fou pressentant des désastres.
Enfui vers où ? vers où ? par la mauvaise route

Où tonnait, au chant des vents, la chute des astres ?