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Page:Merrill - Une voix dans la foule, 1909.djvu/126

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Je crois sentir, parmi tous ces objets futiles,
Un peu de sa présence. Ô désir décevant !
Je ne réveille en moi que regrets inutiles,
Et ces bruits ne sont rien que le soupir du vent.

Aussi je veux ouvrir, sans troubler le silence
Qui sera bon comme la mort à ma douleur,
L’instrument sur lequel, les soirs de somnolence,
Elle jouait des airs pour enchanter mon cœur.

Et quoique ne soient plus miennes ses mains fluettes,
Je baiserai, rêvant à l’amour d’autrefois,
L’ivoire un peu jauni de ces touches muettes
Qui sont tièdes encor du parfum de ses doigts !