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Page:Merrill - Une voix dans la foule, 1909.djvu/146

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Le matin fleure la lavande,
Le thym, l’aubépine et l’iris ;
La bruyère embaume la brande ;
On rêve aux parfums de jadis.

Bientôt l’ombre des pêchers roses
Sera bleue au bord des chemins,
Les gas voudront dire des choses
Aux belles qui cachent leurs mains.

On se sent le cœur plein d’alarmes
Quand avril vient avec l’amour.
Avril du rire, avril des larmes,
Pour deuil ou danse, à qui le tour ?

Mais soyons d’humeur plus légère !
Aimer à tort est bien humain.
Laissons nos regrets à naguère,
Donnons nos espoirs à demain.

Ô les lèvres rouges ou roses,
Pourquoi dire à l’amour : attends,
Quand l’âme des premières roses
Flotte au vent tiède du printemps ?