Aller au contenu

Page:Merrill - Une voix dans la foule, 1909.djvu/147

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Jeunesse, ô mie, est temps de fête ;
Chante et danse, si tu m’en crois,
Avant d’aller hochant la tête
Et faisant des signes de croix.

Laissons la cloche de l’église
Sonner en vain dans le soleil ;
Le vieux prêtre à la face grise
Nous serait de mauvais conseil.

Il fait doux. On entend les poules
Glousser tout bas, comme en secret.
Il fait chaud. Les joueurs de boules
Sont allés boire au cabaret.

Le ciel attend les hirondelles ;
La terre n’en peut plus d’amour.
Demain l’azur sera plein d’ailes,
La moisson suivra le labour.

Baisons-nous donc à bouche franche,
C’est le plaisir et le devoir.
Ah ! gai, mon cœur, le beau dimanche,
Et que le ciel est doux à voir !