Aller au contenu

Page:Merrill - Une voix dans la foule, 1909.djvu/16

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Je chanterai, malgré la nuit,
Sous les bois hantés de fantômes,
Au fond du val où l’ombre bruit
Et dans la caverne des gnomes.

Et lorsque, courbé sur mes pas,
Je sentirai sur moi l’haleine
De Celle qu’on ne nomme pas,
Je chanterai, mordant la plaine.

Du ciel noir entendrai-je enfin,
Au moment de l’affre suprême,
Crier vers moi le séraphin
Qui me ceindra du diadème ?

Hélas t j’ai brisé trop de croix !
Ce cri de gloire que j’annonce
Ne sera que ma propre voix,
Et non pas, ô Dieu, ta réponse.