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Page:Merrill - Une voix dans la foule, 1909.djvu/179

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Voici rentrer le laboureur avec le pâtre.
On entend dans les bois se lamenter les vents.
La tempête a gonflé le fleuve aux flots moins lents.
C’est l’heure d’endormir son âme au coin de l’âtre.

Mais la semence vit qui, verte, percera
Vers le premier soleil, sous la dernière neige ;
Et même en ces mois noirs, par un doux sortilège,
La rose de Noël à ton seuil fleurira.

Accueille donc l’Automne ainsi qu’une servante
Qui t’apporte la coupe où tu boiras l’espoir ;
Puis écoute sans peur les voix sombres du soir :
Autour de ta demeure il pleut, et neige, et vente…