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Page:Merrill - Une voix dans la foule, 1909.djvu/180

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L’INVITATION AU BONHEUR

À Émile Despax.

Voici la mer d’azur aux îles de porphyre
Et les enclos de fleurs où, ce soir, le zéphire
Apaise le murmure enivré des abeilles,
Et les vergers où l’on dépose les corbeilles
Quand le chant du berger qui rentre, flûte aux lèvres,
Se mêle au bêlement des brebis et des chèvres,
Et voici sur le ciel la masse des montagnes
D’où les torrents glacés roulent vers les campagnes,
Baignant les noirs cyprès avant les lauriers roses,
Et les cloches qui font trembler les maisons closes
En rappelant au port les plus lointaines voiles,
Et voici la nuit bleue où tournent les étoiles.