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Page:Merrill - Une voix dans la foule, 1909.djvu/18

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Un peu de sang souillait sa main
Que parfumait l’odeur des fleurs.
Mêlant la ronce au doux jasmin,
Il souriait parmi ses pleurs.

De tous les seuils, des vieillards fous
Le menaçaient, criant de loin,
Ou bien, ployant leurs durs genoux,
À son aumône ouvraient le poing.

Ô roi dolent, ô roi joyeux,
Marchant du soir jusqu’au matin,
Les pieds si las, les yeux aux cieux,
N’es-tu pas mon propre Destin ?

Va vers la ville ou vers les champs,
Riant le jour, pleurant la nuit :
Que font au ciel sanglots ou chants ?
L’Espoir te fuit, la Mort te suit.