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Page:Merrill - Une voix dans la foule, 1909.djvu/19

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LE ROI FOU

À André Salmon.

Ta demeure, ô mon âme, est un palais étrange
Où, quand tinte minuit, un fou qu’on nomme roi,
Les cheveux hérissés, hurle soudain d’effroi
En entendant glisser vers lui les pas d’un ange.

Ratatiné d’horreur sous son lourd manteau d’or,
Il griffe à gestes brefs la glace des fenêtres
Comme pour s’évader par les plaines champêtres
Vers les forêts, là-bas, où la lune s’endort.