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Page:Merrill - Une voix dans la foule, 1909.djvu/188

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Lance ton appel sur la contrée !
Nul, de ton clocher à l’horizon,
Ne s’arrêtera, cette vêprée,
Pour murmurer la vieille oraison.

Nous ne te porterons en cortège
Que nos enfants trépassés sans foi,
Puis, dans la poussière ou dans la neige
Nos pas s’effaceront loin de toi.

Que l’herbe voile ton cimetière
Et que les corbeaux souillent tes tours !
Meurs solitaire, pierre par pierre,
De la morsure lente des jours,

Jusqu’à ce que tu sois devenue
La ruine maudite qu’on fuit
Dans le vent obscur et sous la nue,
Demeure des morts et de la nuit !