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Page:Merrill - Une voix dans la foule, 1909.djvu/30

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Exhalé des venelles lointaines
Ce vent d’amour qui frôle les fronts
D’un souffle de lèvres incertaines,

Et le parfum des orangers ronds
Qui, dans leurs jarres de terre cuite,
Bordent les balustres des perrons.

Et puis ces susurrements sans suite,
Frissons de feuilles, rêves d’oiseaux
Ou soupirs d’une amoureuse en fuite,

Tout ce qui, des rameaux aux roseaux,
Court comme une chanson sans paroles
De fileuses aux légers fuseaux,

Tout me dit que, parmi les corolles
Qui sont blanches dans le gazon noir,
Je verrai la princesse aux mains folles

Venir comme un fantôme s’asseoir
Au pied de la vétuste statue
Qui figure l’Amour et l’Espoir,