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Page:Merrill - Une voix dans la foule, 1909.djvu/54

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Amour, la trace est effacée
De tes derniers pas sur mon seuil
Où naguère s’était dressée
La folle à qui je fis accueil.

Ô nuits futures, quel silence
Envahira cette maison
Si triste après la turbulence
De la danse et de la chanson ?

Entendre mon pas solitaire
Dans les chambres et les couloirs,
Ouvrir les portes et me taire
Devant le vide des miroirs,

Quelle douleur ! Puis à chaque heure
Que l’horloge ne sonne plus,
Quelle ombre accrue en la demeure
Où mon deuil oiseux s’est reclus !

Je ne vis plus qu’avec des rêves
Qui craignent le jour et le bruit.
Mon âme, est-ce que tu t’achèves
Dans la poussière de la nuit ?