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Page:Meschinot - Les Lunettes des Princes.djvu/15

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VI
JEAN MESCHINOT

pu, sans superfétation, réimprimer avec celles-ci.

Les Lunettes des Princes forment donc un tout complet. Dans un entretien qu’il a avec la Raison, et qui rappelle beaucoup les dialogues entre Boëce et la Sagesse, dans la Consolation de la Philosophie, Meschinot nous donne ainsi les raisons qui l’ont porté à choisir ce titre : « Saches, me dit la Raison en me présentant les lunettes, que je leur ay donné à nom les Lunettes des Princes, non pour ce que tu soyes prince ou grand seigneur temporel, car trop plus que bien loin es-tu d’un tel estât, valeur ou dignité, mais leur ay principalement ce nom imposé pour ce que tout homme peut estre dict prince en tant qu’il a reçu de Dieu gouvernement d’âme. »

Voici, au surplus, quelle est la composition, extrêmement rudimentaire, du livre.

Après des réflexions générales sur l’état misérable des hommes en quelque condition que les ait placés la Providence, il se lamente sur la mort des ducs de Bretagne, ses bienfaiteurs, du comte de Montfort, du connétable de Richemont ; puis, insistant sur ses propres infortunes, il donne à entendre que ses désordres ou son imprévoyance ont contribué à le mettre en cette triste situation; ensuite, il fait à Dieu une fervente prière. Dieu, pour reconnaître cet élan de piété, lui envoie la Raison