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Page:Meschinot - Les Lunettes des Princes.djvu/18

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IX
ET LES LUNETTES DES PRINCES

est « fait de même matière » qu’un porcher; le pape lui-même subit la loi commune.

Les preux sont morts, Hector et Godeffroy,
Et tant d’autres, Lancelot et Geofroy
A la grant dent, qui ne sont rapassez;
Ceulx qui sont vifs, pape, empereur et roy,
Viendront aussi à ce piteux desroy.

Il y aurait lieu à de piquants rapprochements entre ces passages et les Alphabets de la mort, les Danses macabres d’Holbein.

Si nous voulions, à propos des Lunettes des Princes, faire étalage d’érudition bibliographique, nous n’aurions qu’à piller le Manuel du libraire, de Brunet. Nous y trouvons, mentionnées et décrites, vingt-deux éditions, depuis la première, de Nantes, Estienne Larcher, 1493, jusqu’à la dernière connue, de Paris, Gilles Corrozet, 1539; cette nomenclature est accompagnée de curieuses observations et reproduit les marques typographiques de Jehan du Pré, Le Petit-Laurent, Robinet-Macé et Gilles Corrozet. Brunet aurait pu y joindre la marque parlante des deux nègres sur l’édition de Paris, Michel Lenoir, 1501. Son énumération est, d’ailleurs, encore incomplète : il a ignoré la vraie seconde édition, celle de Nantes, Larcher, 1494, dont le seul exemplaire connu existe à la Bibliothèque publique de Chambéry, et a été fort savam-