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au « Poisson rouge ». Quelquefois pour me donner une contenance je téléphonais à Juju, j’évitais ainsi une mauvaise rencontre.

Lorsque la boîte fermait ses portes, nous partions Guy et moi, bras dessus, bras dessous, à travers les rues solitaires. Nous grisant de baisers, de promesses toujours les mêmes. Nous nous quittions avec regret, sachant pourtant que nous nous reverrions le lendemain.

Pauvre Guy, conséquence de notre amour, sa situation pécunière s’en ressentait. Lorsque je venais au dancing, la plupart de ses danses il me les donnait. Il déclinait les invitations des Américaines. Je compris sa gêne : Si mon égoïsme se trouvait comblé, sachant que je ne le partageais avec personne, j’eus du chagrin en comprenant que pour moi, il devait se priver. J’étais riche. Mon mari ne me refusait rien. Je proposais à Guy mon aide désintéressée. Ce fut avec indignation