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Il ne me quitta plus durant toute la soirée.

C’était un charmant cavalier. Bientôt nous arrivâmes aux confidences. Il venait de terminer ses études. Je crois qu’il n’avait pas l’intention de se fatiguer désormais. Son père pouvait lui offrir l’existence toute mondaine qu’il avait l’air de tant aimer. Je ne fis aucune difficulté pour lui avouer mes goûts, mes espoirs dans la vie qui s’ouvrait pour moi.

Notre entretien fut interrompu par l’arrivée d’une jeune fille que j’avais connue au collège. Judith, une petite juive assez turbulente dont le père était un gros marchand du Sentier. J’en avais fait une amie intime malgré les reproches de mes parents, qui la trouvait un peu turbulente et assez mal élevée. Je la retrouvais au bal de la baronne.

Judith, ou Juju, profita de la discrétion de mon charmant danseur, qui s’était écarté, pour m’interpeller.