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Page:Messager des sciences historiques ou archives des arts et de la bibliographie de Belgique 1858.djvu/183

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c’est vers cette époque qu’il faul placer la mort de Mathieu de Layens, l’archilecle de l’hôtel-de-ville de cette cité[1]. Du Hameel a quitté Bois-le-Duc pour succéder à ce grand artiste dans la direction des travaux de la ville de Louvain, et il fut effectivement nommé stadmeester le 25 juin 1495, aux appointements annuels de 12 1/2 florins. Il travailla aussi à l’église de Saint-Pierre, à Louvain, alors en construction[2]. La date de ce départ prouve que les gravures d’Alard du Hameel qui portent le nom de Bosche ou Shertogenbosche ont été exécutées dans le temps que leur auteur habitait cette ville. A cette même époque il existait un imprimeur à Bois-le-Duc, appelé Gérard Leempt, de Nimègue : il y travailla de 1484 jusqu’en 1490. C’est très-probablement à ses presses que Jérôme Bosch et Alard du Hameel eurent recours pour tirer les épreuves de leurs gravures. Après Gérard Leempt on ne rencontre plus d’imprimeur à Bois-le-Duc qu’en 1511[3].

Le nombre de tableaux sortis du pinceau de Jérôme Bosch, dont la touche et la manière ont un cachet si étrange, est très-considérable. Au XVIe siècle, c’était non-seulement dans le précieux cabinet de Marguerite d’Autriche, à Malines[4], que l’on pouvait admirer toute l’habilité et la richesse d’imagination

  1. Van Evexn, Les artistes de l’hôtel-de-ville de Louvain; Louvain, 1852.
  2. Van Even, Louvain monumental.
  3. Dans le compte de la confrérie dite Illustre Lieve-Vrouwe Broederschap, de 1498-1499, on voit qu’à défaut d’imprimeur à Bois-le-Duc, elle fut obligée de faire imprimer à Zwolle; le compte de 1505-1506 prouve qu’elle s’adressa à cette époque à un imprimeur d’Anvers. Il existe à la Bibliothèque royale de La Haye un volume sorti, en 1511, des presses de Laurent Hayen, établi à Bois-le-Duc. Ces renseignements nous ont été communiqués par Mr Cuypers-Van Velthoven.
  4. « Un moyen tableau de sainct Anthoine qui n’a couverture ni feullet, qui est de Jhéronimus Bosch, et a esté donné à Madame par Jhoane, femme de chambre de madame Lyonor. » (Le Glay, Correspondance de l’empereur Maximilien Ier et de Marguerite d’Autriche, t. II, p. 480; — Cabinet de l’amateur et de l’antiquaire, t. Ier, p. 216; Paris, 1842.)