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Page:Mestscherski - Les Poètes russes, Volume 1, 1846.djvu/164

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Que la mort fit déjà grincer ses dents immondes ;
Et brandissant comme un éclair
Sa faucille qui siffle en l’air
Elle trancha mes jours comme des gerbes blondes.


Les serres que guide le sort
N’épargnent nulle créature ;
Entrés dans le lieu d’où jamais l’on ne sort,
Grands et petits aux vers s’étalent en pâture ;
Les haineux éléments mutilent les tombeaux,
Le temps ronge la gloire et les noms les plus beaux ;
Tout colosse croule en atomes ;
Comme vont vers la mer les flots vifs et luisants,
Vers l’éternité vont les heures et les ans ;
La mort grande, affamée, avale les royaumes.


Au bord du précipice, où l’on nous voit courir,
Nous glissons et roulons, la tête la première ;