Page:Mestscherski - Les Poètes russes, Volume 1, 1846.djvu/165

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Les hommes naissent pour mourir,
La mort germe en la vie et l’ombre en la lumière.
Sans pitié, sans repos, toujours prompte et debout
La mort va se ruant sur tout ;
La mort dans sa course incessante,
Où les étoiles s’éteindront,
Où les soleils se briseront,
Sur tous les univers, se dresse menaçante.


Pourtant le mortel seul croit ne jamais finir
Et dit naïvement : se peut-il que je meure !
La mort comme un larron qu’on n’entend pas venir,
Lui prend soudain la vie au sein de sa demeure.
Souvent les moins craintifs sont les plus exposés
Quand la sécurité rend leurs cœurs trop osés ;
Et la foudre qui nous décime
Bien souvent frappe dans son vol
De préférence à l’humble sol,
La haute et la superbe cime.