Page:Metivet, Jean-qui-lit et Snobinet, 1909.djvu/32

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Et, ouvrant le piano, Snobinet se met à jouer, — avec des fausses notes d’ailleurs, car ses études musicales ne sont guère avancées, — quelques mesures ; mais Jean, qui n’a pas terminé son tour du monde, l’interrompt :

— Mes sauvages ! mes sauvages ! n’empêche, mon vieux, que s’il n’y avait pas d’Amérique, d’Afrique, d’Océanie, s’il n’y avait pas de sauvages, on ne fabriquerait pas de pianos.



SNOBINET

Hein ?

JEAN

Naturellement, puisque les touches blanches sont de l’ivoire, de la défense d’éléphant ou de la dent d’hippopotame et que les noires sont de l’ébène. C’est en Afrique qu’on chasse les éléphants ou les hippopotames et le bois d’ébène pousse chez les Canaques de la Nouvelle-Calédonie, des colosses barbus avec un bonnet de cheveux crépus, qui portent une hache de pierre et un tablier blanc comme les sapeurs qu’on voit sur les images d’Épinal.