Page:Metivet, Jean-qui-lit et Snobinet, 1909.djvu/77

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Dis donc, Snobinet, est-ce à la mode d’avoir une raie au milieu du front, d’avancer le menton et de marcher le cou tendu, les épaules voûtées, en balançant sa canne de la main droite ?

Snobinet convient que cette allure passe pour la plus distinguée qui soit.

— Voilà un quadrumane d’une distinction parfaite, dit Jean en désignant un petit singe qui, avec un sérieux imperturbable, un court bâton à la patte, longe le grillage de sa prison en se tenant exactement comme Snobinet quand il veut faire du genre.

Et, au retour, Jean-qui-Lit avoue qu’il préfère le veau au léopard, le mouton à la panthère, le porc au rhinocéros, la sole frite au requin, et, en fait de volatiles, il affirme que l’aigle est peut-être un oiseau « chic », mais qu’il ne vaut pas le canard, surtout quand celui-ci est encadré de petits pois, ou même de navets, ni la dinde lorsqu’elle est bien bourrée de marrons.