j’en propose seulement trente qui me paraissent être les plus nécessaires et usuels : une spatule de fer, une verge de fer, un grand bâton de bois, une spatule de bois, un mortier et pilon de bronze, un mortier de marbre et un pilon en bois, un plat creux de faïence ou de verre, une ou deux balances et des poids, une médiocre pierre de marbre en table, de la ficelle, du papier blanc et du gris, de la colle ou de l’empois, un tamis, des bandelettes de vieux linge, des cendres, du sable, des tuyaux, de l’eau, un moule de clinquant en forme de canule, un moule de fer pour balles à pistolet, un moule de cuivre pour un gobelet, un petit trépied, une cuiller de bois, un entonnoir de fer blanc, des boulets de paille ou cartons en bois mince, un moule à brique, sans oublier la pelle à feu, les pincettes et le soufflet [1]. »
Une telle installation semble extrêmement rudimentaire et nous nous rendons facilement compte que l’on ne faisait pas alors des expériences de précision ; nous n’insisterons pas longuement sur les instruments accessoires que l’on peut se procurer au bazar, et dont le chimiste habile doit pouvoir en cas de force majeure se dispenser de faire usage ; nous sommes un peu étonnés de voir figurer parmi eux la balance qui depuis l’époque de Lavoisier symbolise toute la science chimique ; jusque vers le milieu du XVIIIe siècle, cet appareil ne servit en effet qu’à doser les différents corps utilisés pour la manipulation ; et avec un peu d’habitude le praticien jugeait d’un coup d’œil sans utiliser d’instrument la quantité de réactif qui lui était nécessaire.
- ↑ Cours de chimie, Paris, 1667. in-12, p. 2.