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Page:Metzger - Les concepts scientifiques, 1926.djvu/37

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I

DE L’ANALOGIE VIRTUELLE


Tant que nous en restons là, nous ne dépassons pas le premier stade de la connaissance ou de la conceptualisation ; pour parler plus exactement, il n’y a pas encore conceptualisation, mais tendance à la conceptualisation ; les hypothèses qui se forment alors sont des interrogations plutôt que des systèmes, des aspirations à la théorie, plutôt que des doctrines stables ; elles se bâtissent rapidement et spontanément, mais le plus souvent elles croulent et laissent la place à d’autres hypothèses qui, comme les premières, jouent le rôle de simples essais ; et, sans doute, ce sont dans ces premières tentatives de l’esprit humain que se trouvent les germes de toutes les découvertes dont l’humanité a pu s’enorgueillir avec juste raison. Suggérées par le désir bien naturel de multiplier les ressemblances entre les choses, qu’une première ressemblance a permis de ranger dans un même groupe, ces suppositions se réduisent le plus souvent à l’affirmation d’une analogie virtuelle entre ces choses, qu’un examen approfondi nous autoriserait seul à confirmer ou à infirmer. Nous pourrions citer un nombre immense de ces intuitions analogiques, et, sans doute, en reste-t-il beaucoup que nous