formé par la combinaison de l’hydrogène et d’un autre corps ; mais généralement l’analyse des corps métalliques n’a pu encore être faite, et ce problème à résoudre sera livré aux chimistes futurs ; l’ammoniaque cependant, et de deux manières, fait exception aux règles générales ; d’une part, quoique les sels ammoniacaux soient, comme les autres sels métalliques, formés par la réaction d’un oxyde métallique et d’un acide, jamais on n’a pu isoler le métal qui se décompose immédiatement dégageant l’alcali volatil ; d’autre part, à défaut d’ammonium, l’on a pu isoler ses principes constituants, ce qui est actuellement impossible pour tous les autres métaux ; l’on sait qu’en faisant des recherches, Davy[1] a obtenu une sorte d’amalgame d’ammonium très instable que l’on a cru suffisant pour démontrer la vraie nature métallique de cet ammonium hypothétique ; mais ce que l’on ignore généralement, ce sont les recherches passionnées et infructueuses de Van Mons afin de décomposer les autres métaux comme l’on décomposait l’ammonium ; si ces recherches avaient abouti, ce dernier n’aurait plus été un corps à part, exceptionnel, parmi les bases métalliques ; ainsi l’analogie virtuelle poussait l’esprit humain comme toujours à tenter de généraliser la théorie en faisant rentrer la nature d’abord rebelle dans un type de concept qui semblait s’imposer avec force.
Nous avons insisté sur cet exemple typique, pour montrer que le besoin de prolonger toute ressemblance est un des grands ressorts de notre entendement, dans la création, des concepts généraux comme dans celle des doctrines ; si, là, les savants se sont heurtés à un échec, ils ont, le plus souvent,
- ↑ Philosophie chimique.
