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LES CONCEPTS SCIENTIFIQUES

abouti à de grandes découvertes ; pour ne pas multiplier indéfiniment les exemples, nous n’en citerons que deux.

Telle fut, par exemple, l’idée qu’eut d’abord Boyle, puis ensuite Lavoisier, de considérer comme semblables la respiration et la combustion ; le premier de ces savants montra que la flamme s’éteint, de même que l’animal meurt, faute d’air dans le vide ; le second démontra, expérimentalement, que les phénomènes chimiques qui se produisent dans les corps qui brûlent ou les animaux qui respirent doivent, malgré leur diversité, se ranger dans la classe des phénomènes d’oxydation.

Un cas plus typique encore nous est signalé par l’enchaînement des découvertes de Pasteur et de ses disciples. Le Maître a d’abord découvert que les fermentations de la bière, puis celles anormales du vin, sont dues à l’action de micro-organismes qui transforment les corps aux dépens desquels elles se nourrissent ; mais il y a plusieurs sortes de fermentation[1] : « Les bières fermentent bien ou mal, le caractère de leur fermentation doit donc procéder de la présence d’organismes favorables ou défavorables, qui figurent dans les levures et dont il convient de protéger les uns, d’éliminer les autres. Le charbon, la furonculose, la fièvre puerpérale, le choléra des poules sont des maladies. Ces maladies ressemblent à des fermentations. N’y a-t-il donc pas lieu de penser, en raison des analogies constatées, qu’elles aussi proviennent de végétations microbiennes ? Les expériences probantes réussissent. Il ne reste donc qu’à étendre l’idée à tous les cas analogues : « cherchez le microbe », voilà le mot d’ordre. Et successivement Pasteur et ses disciples découvrent, en raisonnant

  1. Crimson, p. 90 et 91.