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l’évolution du règne métallique

capable de les dissoudre tous les deux ; cette liqueur est le mercure, non précisément le mercure métallique naturel, mais une substance qui en approche et qui est contenue dans ce mercure naturel[1].

Qu’est-ce que la pierre philosophale ? À cette question embarrassante, les alchimistes, qui n’ont jamais pu la réaliser, nous donnent des réponses variables. Ils l’extraient indifféremment des métaux, des plantes, des animaux, même de l’urine et des excréments. Quelques-uns d’entre eux, cependant, croient pouvoir établir théoriquement qu’il ne faut la chercher que dans un des règnes de la Nature. D’autres expliquent qu’elle se fait très rapidement, qu’en trois jours de travail au plus, le chimiste doit l’obtenir pure. Quelques chercheurs ont l’avantage de connaître sa couleur et sa structure… Bref, s’il nous fallait analyser toutes les fantaisies qui ont eu cours sur ce produit admirable et mystérieux de l’art hermétique, nous nous perdrions dans un labyrinthe d’où il serait impossible de sortir.

La semence de l’or, — et là-dessus la plupart des adeptes sont d’accord, — la semence de l’or est contenue dans l’or même et il ne faut pas la chercher ailleurs ; toute génération et augmentation d’une espèce se fait, nous disent-ils, par une espèce semblable : un lion engendre un lion et non un éléphant, etc. ; c’est donc l’or même qui sera susceptible d’engendrer de l’or[2].

  1. D’après les Extraits d’Eidous, p. 21 et suiv.
  2. Voir Hensig, p. 126.