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l’évolution du règne métallique

logie. Que la transmutation des métaux soit semblable au mûrissement du fruit, à la nutrition et la reproduction de l’être vivant, ou à l’évolution des espèces animales ou végétales, elle a toujours les caractères mêmes de la vie ; — là nous trouverons l’unité de la conception hermétique dont les détails nous ont semblé discordants ou inconciliables. Toutefois sur ce dernier point n’avons-nous point été trop sévères ? Et ne voyons-nous pas de nos jours les biologistes considérer comme semblables l’évolution de l’individu, l’évolution de l’espèce, la nutrition et la reproduction ? L’esprit humain, par une tendance invincible qui correspond peut-être aux lois de la Nature, passe constamment, et parfois inconsciemment, d’une conception à l’autre, ne pouvant jamais s’arrêter à la classification nominaliste qui lui a été suggérée par l’expérience. En fait, les diverses analogies entre les métaux et les êtres vivants, que nous avons signalées et séparées nettement les unes des autres, se trouvent, dans de nombreux ouvrages, indissolublement mêlées, ce qui jette quelque trouble dans l’ensemble de la théorie ; les alchimistes les mélangeaient encore avec des hypothèses sur la composition chimique des métaux dont nous allons tout à l’heure dire quelques mots.

Avant d’abandonner les rapprochements faits par les philosophes hermétiques entre les métaux et les êtres vivants remarquons encore ceci : Si nous admettons, — et c’est là le principe fondamental que nous avons dégagé chez les alchimistes du