Page:Metzger - Les doctrines chimiques en France du début du XVII à la fin du XVIII siècle, 1923.djvu/128

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
126
les doctrines chimiques en france

imparfaits tiennent toujours de l’un ou l’autre de ces métaux parfaits, et le plus souvent de tous les deux ensemble, comme cela se prouve par l’extraction qu’en font ceux qui ont le secret de cette séparation… Ce qui fait conclure que ces métaux et les minéraux imparfaits tendent continuellement à la perfection de leur destination naturelle, pendant qu’ils sont encore dans le ventre de leur mère ; ce qu’ils ne peuvent plus faire lorsqu’ils sont arrachés de leur matrice.

Cette question est ordinairement suivie de celle qui fait demander si l’art, est capable de pouvoir changer un métal imparfait pour le pousser par cette métamorphose jusqu’à la perfection de l’un des deux principaux luminaires[1]. Il faut ici répondre affirmativement, parce qu’il est vrai que la nature et l’art peuvent faire de belles transmutations en appliquant l’agent au patient. Mais la difficulté se trouve presque insurmontable, d’autant qu’il faut trouver précisément le point et le poids de la nature, et c’est ce travail qui a tourmenté depuis plusieurs siècles les esprits de tant de curieux opiniâtres et qui les a fait user leurs corps et vider leurs bourses[2]. »


E. — Si, comme nous avons essayé de l’établir, la doctrine alchimique est une théorie du « devenir »

  1. Le soleil et la lune, ou l’or et l’argent.
  2. Chimie, pp. 112-113.