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l’évolution du règne métallique

et non une théorie de « l’être », l’accord constaté entre nos savants en ce qui concerne l’évolution nécessaire du métal, fera place au désaccord quand ils aborderont le problème de la structure actuelle de ce métal. Demandons-leur, en effet, s’ils veulent bien nous faire connaître la composition des métaux ? À cette question, une enquête approfondie fournirait un grand nombre de réponses. Le même auteur tentera parfois d’atteindre ce difficile problème par plusieurs voies différentes et nous donnera des solutions qui ne l’auront pas complètement satisfait et seront inconciliables entre elles. Ces solutions, il nous sera loisible de les classer dans des moules imposés par la tradition. Les analogies présumées des êtres vivants et des métaux avaient permis aux alchimistes de deviner quelle serait l’évolution normale du règne métallique ; elles ne les renseignaient aucunement sur les substances contenues dans les corps métalliques étudiés.

Nous devons tout d’abord observer qu’un grand nombre de savants, sans songer à faire des métaux une classe bien différenciée, relièrent leurs théories concernant ces remarquables substances à leur système général du monde[1]. Ou bien, ils considèrent les métaux comme des corps simples, créés dès l’origine, ainsi que beaucoup d’autres corps, pour demeurer tels qu’ils sont sans modification aucune ; ou ils prétendent que chaque métal, comme chaque

  1. Voir Barba qui discute la plupart de ces hypothèses.