Page:Metzger - Les doctrines chimiques en France du début du XVII à la fin du XVIII siècle, 1923.djvu/134

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
132
les doctrines chimiques en france

jours constamment les mêmes et ils ne sont pas d’une autre nature aujourd’hui qu’ils étaient dans le temps le plus reculé et qu’ils seront dans tous les siècles à venir, ce qui devrait pourtant arriver si les corps pouvaient se briser par le mouvement… L’or demeure toujours or…, il en est de même du mercure qui demeure toujours mercure sans qu’il soit possible de le changer jamais en quelque autre corps par tout l’artifice du monde ; il en est de même de l’argent et de tous les autres métaux[1] ; par conséquent, on peut penser que les parcelles qui composent l’or sont autant de corps massifs, impénétrables, indivisibles, immuables et d’une grandeur et figure déterminées[2] » , et Harstœker, courageusement, essayera d’expliquer et de résumer les propriétés de chaque corps par la divination de la forme de sa particule élémentaire : « L’or, dit-il par exemple, est le corps le plus pesant de tous ceux que nous connaissons, d’où l’on pourrait conjecturer que ses parcelles sont autant de cubes ; mais comme la matière magnétique le traverse fort librement, qu’il est ductible et flexible et qu’il se fond bien plus facilement qu’une infinité d’autres corps, il faut que ses parcelles soient des polyèdres qui laissent des intervalles assez larges entre eux. » Notre art ne peut fabriquer aucun corps, mais il lui est loisible de séparer les différents métaux des

  1. Page 2.
  2. Page 121.