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l’évolution du règne métallique

matières étrangères avec lesquels ils sont mélangés. Pour avoir de l’or, il faut avoir de ces petits corps massifs qui ne se trouvent que dans les mines et dans les pierres ou autres corps dans lesquels ces petits corps massifs sont cachés, et c’est de cette manière que l’on peut tirer de l’or du plomb, de l’étain, de l’argent et de plusieurs autres corps quand il y a quelques veines ou quelques grains d’or cachés comme il y en a dans le sable de Guinée, où l’on en découvre quantité par le moyen du microscope. »

Nous n’avons pas, pour le moment, à entrer plus loin dans l’examen de la philosophie corpusculaire, telle que la comprenaient les chimistes ; remarquons qu’elle est radicalement hétérogène à la conception des alchimistes ; alors que ces derniers supposaient dans la nature une tendance au perfectionnement, les premiers la supposaient immuable dans le temps ; alors que les derniers n’arrivaient pas à expliquer les « résistances » qui empêchaient les métaux d’atteindre immédiatement leur état final d’équilibre, les premiers en voulant réduire tout phénomène à un changement de lieu, ne tentaient nullement de justifier la spécificité des particules de chaque corps ; les diversités irréductibles des différentes particules matérielles. À la fin du xviie siècle, les doctrines corpusculaires triomphantes, jointes aux échecs notoires de ceux qui voulaient fabriquer artificiellement de l’or, firent que, pour le public cultivé, la philosophie hermétique fut considérée comme