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les doctrines chimiques en france

vilement la parole réputée infaillible des maîtres du passé, aucun savant ne sut se libérer entièrement de la tradition ; et, sous les nouveautés les plus orgueilleusement annoncées, le regard attentif démêle la trace très reconnaissable des conceptions de l’âge précédent que les nouveaux arrivants ont précisément pour but de faire disparaître.

Voyez l’exemple de Paracelse[1]. L’un des premiers, parmi les savants de la Renaissance, il attire l’attention publique sur les bienfaits de la médecine ou de la chimie expérimentale. Par une conséquence de ses doctrines, les recherches concernant les propriétés des sels métalliques se firent de plus en plus nombreuses et parvinrent à former un matériel de connaissances expérimentales assez stables, pour que la chimie l’utilise afin de construire un solide édifice théorique. Son influence révolutionnaire fut violemment combattue par nombre d’écoles officielles et il serait bien difficile d’évaluer exactement ses effets sur le développement des sciences. La vision d’ensemble de son œuvre, l’histoire de sa carrière bizarre, de ses éclatants succès, de ses déboires sensationnels ne rentre pas dans le cadre du présent travail[2]. Signalons seulement

  1. Nous ne nous sommes pas proposés d’étudier Paracelse, mais seulement de voir comment son influence s’est fait sentir au xviie siècle. Pour la conception des trois principes paracelsistes, voir notre premier chapitre sur l’expérimentation paracelsiste, le chapitre vii.
  2. Sur Paracelse voir Gmelin. Geschichte der Chemie. Lessing, Sudhof, etc.