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les doctrines chimiques en france

affirmer les bienfaits de la nouvelle science chimique prirent garde d’être confondus avec les disciples du Maître officiellement exécré.

Le récit des disputes passionnées, auxquelles se livrèrent les traditionalistes prudents et les hardis novateurs, appartient à l’histoire de la médecine ou de la pharmacie. Qu’il nous soit permis cependant, de signaler brièvement quelques aspects particulièrement caractéristiques de cette violente polémique.

Nous savons déjà[1] que la plupart des auteurs d’ouvrages destinés à l’enseignement de la chimie vantaient ouvertement, et quelquefois avec emphase, les bienfaits extraordinaires que cette science aurait rendus à l’humanité souffrante ; et par là ils voulaient en imposer l’étude aux futurs médecins. Quelques-uns de ces professeurs, Béguin ou Arnaud par exemple, déclarèrent que la chimie ne se proposait aucun autre but que d’être utile à l’art de guérir.

Afin de démontrer à ses collègues l’excellence de la chimie. Jacques Pascal, pharmacien à Béziers, publia un « discours contenant la conférence de la pharmacie chimique avec la galénique ou ordinaire[2] ». Il conseille très fermement d’employer, sans hésiter, les procédés indiqués par la chimie dans la préparation des médicaments. Pourquoi accorder notre confiance à cette pharmacie vulgaire,

  1. Voir chap. i.
  2. Toulouse 1616, in-12.