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principales théories des iatro-chimistes

tant reconnaître que, dans l’œuvre du mystique savant du rom|xvii|17}}e siècle, se trouvent déjà quelques-uns des fondements sur lesquels l’avenir a bâti l’édifice stable de la chimie.


E. — Sous l’influence indirecte des doctrines théosophiques et mystiques des savants de la Renaissance, dont les œuvres de Paracelse et de Van Helmont nous ont révélé les principales tendances, une véritable chimie de laboratoire était née et avait pris une grande extension. Bien entendu, les résultats des travaux expérimentaux suggérés par l’espérance de découvrir, par l’analogie de nouvelles « signatures des choses », ou encore par le désir de trouver des remèdes prodigieusement actifs, n’ont souvent qu’un rapport lointain avec les causes occasionnelles de leur subite éclosion. Exprimés tout d’abord dans le langage d’une philosophie avec laquelle ils s’accordaient péniblement, ces travaux de laboratoire modifièrent considérablement les systèmes qui les avaient fait naître. Et la chimie, par son évolution naturelle, fit disparaître jusqu’aux traces des circonstances qui avaient présidé à sa formation.

Ce développement subit et brillant de la pharmacie chimique provoqua, comme il fallait s’y attendre, une vive résistance de certains médecins, partisans attardés des vieilles doctrines galéniques. L’épithète de « paracelsiste » fut bientôt considérée dans les écoles françaises, par exemple, comme un terme de profond mépris, et ceux mêmes qui voulurent publiquement

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