des chimistes, plus occupés à des découvertes de laboratoire qu’à des discussions philosophiques ? Certains d’entre eux, tels que Borrichius[1] ou Ettmuller[2], sans chercher à faire de la lutte entre l’acide et l’alcali la cause de tous les phénomènes observables, ne dédaignèrent pas, à l’occasion, de se servir des arguments que leur fournissait cette doctrine ; d’autres, tel Daniel Coxe, n’hésitèrent pas à l’invoquer, sans prétendre l’universaliser en racontant les expériences. « Il paraît, dit-il, y avoir une contrariété marquée entre les acides et les alcalis ; étant mêlés ensemble ils s’échauffent, ils se combattent, ils se dénaturent ; et ce que l’un détruit, l’autre le précipite. S’il y avait quelque analogie entre ces sels, ils s’uniraient sans tant d’efforts, et pour ainsi dire sans tant de répugnance[3]. » Quelques-uns encore, tel que Simpson[4], cherchèrent, en modifiant cette doctrine dualiste, à la mettre à l’abri de toute critique ; bien entendu, comme tous ses contemporains, l’auteur se vante de ne pas répéter servilement l’opinion de ses prédécesseurs : et il déclare qu’il n’invoquera pour se justifier ni l’autorité d’Aristote, ni celle d’Épicure, ni celle de Descartes, ni celle de Willis[5], ni enfin celle de Tachenius. Comme ses
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principales théories des iatro-chimistes