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les doctrines chimiques en france

niques et les phénomènes physiques, il découvre une analogie qui va jusqu’à l’identité. « Le cœur, dit-il par exemple, est comme le vent qui fait mouvoir le moulin à vent[1]. » Enfin, il admet l’opposition des acides et des alcalis préconisés par Sylvius et Tachénius, et cette opposition il l’exprime dans le système corpusculaire. « Si les pointes des sels sont plus longues ou plus aiguës, dit-il, souvent il se produira en conséquence telle réaction ou telle autre[2]. »

La philosophie de Descartes, loin de s’opposer, chez les chimistes tout au moins, aux doctrines chimiques nouvelles, leur conférait, bien qu’en modifiant leur aspect, l’appui de la grande autorité qu’elle s’était récemment acquise[3].

Cependant, Descartes ne s’était pas contenté de proclamer qu’en général une explication mécanique des phénomènes chimiques ou physiologiques[4] est possible. Pénétrant dans les détails, il avait voulu donner une représentation corpusculaire de la structure et de l’action des différentes parties de l’organisme ; la figuration variée des molécules suffisait, semble-t-il, à rendre raison de tout ce qui peut se produire dans un être vivant. Connaissant ou supposant cette figuration, le philosophe qui applique judicieusement les mathématiques doit en déduire, sans

  1. Il admet la circulation, page 19.
  2. Page 35.
  3. Voir aussi les météores, théorie de la dissolution du sel.
  4. Voir De homine (d’après Sprengel).