Page:Metzger - Les doctrines chimiques en France du début du XVII à la fin du XVIII siècle, 1923.djvu/245

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
243
Développement de la philosophie mécanique

autre donnée, la connaissance complète de l’ensemble.

Où cette manière de raisonner allait-elle conduire les médecins et les chimistes qui se laissèrent séduire par elle ? À cette question que nous ne pouvons traiter dans son ensemble, Sprengel fait la réponse suivante : « On voit sans peine que ces hypothèses ingénieuses devaient avoir le grand avantage de faire perdre l’habitude d’admettre des qualités occultes par lesquelles on ne pouvait rien expliquer, et diriger davantage vers le mécanisme de la structure des parties du corps. On conçoit également que le désir de confirmer par l’expérience ses hypothèses chéries sur la forme des molécules dût rendre l’usage du microscope plus général[1], et que, de cette manière, la voie fut ouverte à des découvertes plus importantes ; mais d’un autre côté il faut convenir que la théorie de Descartes anéantit l’esprit d’observation et contribua beaucoup à maintenir l’idée erronée que le calcul du mouvement des atomes peut faire acquérir à la médecine et à la chimie une certitude vraiment mathématique[2]. »

Les chimistes imitèrent Descartes en ce sens qu’ils représentèrent, par imagination, les figurations des corpuscules les plus variés qui entrent dans la com-

  1. Ainsi le microscope qui avait donné une impulsion si grande à la philosophie corpusculaire reçut de cette philosophie une nouvelle popularité.
  2. Histoire de la médecine, vol. 5 , pag. 43.