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Développement de la philosophie mécanique

dant éternellement les mêmes caractères spécifiques. En conséquence, alors que les cartésiens déclaraient seulement fort improbable la réalisation du problème des alchimistes, les atomistes pensèrent que toute transmutation était une absurdité.

Les chimistes atomistes essayèrent, avec Lémery ou Harstœcker, de réduire toute la partie théorique de leur science à des suppositions concernant la figuration des particules de chaque, corps chimique ment défini. Puis, de ces suppositions, ils tentèrent de déduire les propriétés chimiques qui caractérisent chacun d’eux. Tel est du moins l’idéal qu’ils assignèrent à leur œuvre. Que cet idéal soit assez indéterminé pour laisser à des hypothèses diverses, inconciliables entre elles, et se réclamant des mêmes principes, un vaste champ de bataille sur lequel les savants se combattirent âprement, c’est ce que nous aurons occasion prochainement de contempler[1]. Pour le moment, essayons de dégager quels sont les caractères communs des théories mécanistes. Tout d’abord, les partisans de la philosophie nouvelle s’accordèrent pour lutter énergiquement contre les mêmes ennemis… Dans les phénomènes matériels, ils ne voulurent reconnaître l’action d’aucun principe immatériel… Les qualités occultes que l’École distribuait si libéralement à tous les corps de l’univers, les correspondances astrologiques, les sympathies, les attractions, les similitudes que paracelsistes et

  1. Voir chap. vii.