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Développement de la philosophie mécanique

faire la critique d’une hypothèse qui présente tant d’aspects différents difficiles à saisir et souvent inconciliables entre eux[1] ?

Si les chimistes avaient déclaré hautement que leur division des corps en trois principes est une notion usuelle, commode, utile, propre en conséquence à faire progresser la science, on ne devrait pas les juger si sévèrement ; on admirerait les expériences que leur doctrine a suggérées ; l’on serait reconnaissant de leurs efforts. Mais ces savants ont plus de prétention ; ils veulent faire de leurs principes le point final de la science et de la philosophie de la matière ; et c’est pourquoi, dit Boyle ; leur doctrine erronée doit être combattue[2].

Si, au point de vue expérimental, les principes paracelsistes soutiennent difficilement l’examen, que penser des ambitions métaphysiques de leurs défenseurs ? Boyle sépare rarement les deux points de vue, et, malgré ses prétentions sceptiques, toutes ses affirmations et critiques sont basées sur la conviction que seule la mécanique corpusculaire peut atteindre la réalité des choses.

« Il n’apparaît pas, dit-il, que trois soit précisément et universellement le nombre des substances distinctes ou éléments dans lequel les corps mixtes sont résolubles par le feu. Je veux dire qu’il n’est pas prouvé par les chimistes que tous les corps

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