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les doctrines chimiques en france

composés soient, d’après l’analyse chimique, divisibles chacun en trois substances distinctes, ni plus, ni moins, qui doivent être regardées comme élémentaires[1]. »

Si, comme cela semble très probable, les principes sont composés de petites parties de matière dans lesquelles les corpuscules élémentaires sont très nombreux, il n’y a aucune raison que nous trouvions trois corps simples semblables dans chaque corps composé ! « Et si, acceptant cette hypothèse, nous admettons un nombre considérable d’éléments différents, je puis ajouter qu’il semble très possible que, dans la constitution d’un corps mixte, deux corps simples peuvent suffire ; un autre genre de mixte peut être composé de trois corps, un autre de quatre, un autre de cinq, et un autre peut-être de beaucoup plus…[2] » Deux sortes de mixtes peuvent ne contenir aucun élément commun. En résumé, il ne paraît pas suffisamment sûr qu’il y ait un nombre déterminé d’éléments uniformément répandus dans les différents corps mixtes ? Certains corps même, n’ont jamais pu être divisés par les procédés chimiques ; en travaillant sur l’or, l’expérimentateur n’obtient ni sel, ni mercure, ni soufre, mais toujours de l’or, perpétuellement semblable à lui-même[3].

Les affirmations précédentes font de Boyle un

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